A la recherche de mon pouvoir

[font=Times New Roman][color=orange]Il était rare que j'avais le temps de dormir. Mais cette sieste m'avait revigoré. Je me réveilai et fis de même avec Lian. Je lui demandai alors :

-On fait quoi maintenant qu'on est en pleine forme?[/color][/font]

Le soleil n'était pas encore levé, et j'en fus soulagé. Ils ne nous retrouveront pas tant que la nuit nous envelopperait. Les Géants ne voient pas leurs propre pieds la nuit. Voilà pourquoi je m'étais reposer si nonchalemment, alors que le danger guettait.
La journée sera une autre affaire..
Sept Colosses.. Quand j'y repensais,, ça faisait quand même beaucoup, sachant qu'il n'y en a que douze.
Ce jeune Gahel devait être drôlement important.
Raison de plus pour percer son mystère au plus vite.
Je me creusai les méninges, tachant de trouver une solution à ce problème..colossal.
Une chanson en l'honneur de mon étoile me revint.
Rigil keren yeeh tel'lah zein, ti-ellieh na'im fhellin.
Je souriai..
Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt?!
Je prenais Gahel à part.
_AruRan, je crois savoir que tu sais courir vite?

Après avoir été pris d'une grande et longue réflexion, Lian Dan le forestlutin s'adressa à moi.

- Je suis le plus rapide de mon village... Enfin, je l'étais...

Je repris mes esprits.

- Et avec ce que j'ai cru voir hier, je le suis encore plus avec CE pouvoir.

Je prononçai ces derniers mots tout en regardant ma main droite, qui me brulait toujours de l'intérieur.

- Mais, pourquoi cette question ?

Je souriai. Le mien marchait toujour aussi bien. J'appréçiait le fait qu'il prenne déjà en compte dans ses raisonnements ses capacités. C'était une étape difficile, où la plupart des êtres qui découvraient leur différence abandonnaient.
Je pressentai que ce jeune homme deviendrait quelqu'un.
Je sortai mon balai d'érable de mon sac-sans-fond, tandis que Zoé sautai sur mon chapeau.
Je l'enfourchai.
Et m'envolai.
_Suis-moi.

Lian était monté sur son balai et me proposa de le suivre.
Je ne sais de quelle manière, mais au premier pas que je fis, mon corps se mit à courir à une vitesse, comme si mon cerveau lui avait ordonné de suivre cet individu qui volait sans que moi-même je l'ordonne de le faire.
Ainsi, je courais dans la vaste forêt qui s'étendait devant moi. Mais de multiples questions se chamaillaient dans ma tête.

Où donc m'emmenait Lian ? Que comptait-t-il faire de moi ?

Je sentai son désarroi. Je testai ainsi la confiance qu'il avait pour moi. Combien de temps me suivrai-t-il sans me poser la question fatidique qui retentissait déjà en lui?
Je filai à vive allure, en évitant tous ces fourbes pièges que représentaient les branches basses ; il me suivait sans broncher, sans se fatiguer. Impressionnant ce petit. Et dire qu'il avait attendu dix-huit ans avant de se rendre compte de ses pouvoirs, pourtant si collossaux! Il ne valait justement que ce collossal potentiel tombe aux mains des Collosses ; l'Ordre de l'Univers était en jeu. Et en tant que Gardien de celui de la Forêt, tout du moins, je n'avais pas le droit à l'erreur.
On avançait donc à toute vitesse à travers la forêt. Il nous fallait absolument arriver à destination avant l'aube, sinon tout serait fini. J'avais rarement eu une pression si forte et intense. Par delà ce barbouillis intempestif qui s'emparait de mon esprit et qui se nommait inquiétude, je sentai l'appel, très inattendu, de Mareva. Je voulus en avoir le coeur net :
_Windszora Eman, la Mer borderait-elle votre contrée?

Je le suivais sans broncher, sans montrer le moindre signe de fatigue.
Lian, lui, volait avec habileté. Il esquivait chaque branche d'une manière qu'on croirait qu'il dansait avec le vent. Il était très concentré sur ce qu'il faisait, il fixait toujours devant lui. On pouvait pensé que son esprit n'était plus là, comme s'il essayait de communiquer avec son esprit.
Je l'admirai pour cela. Il a été le seul à m'accepter tel que je suis. Je pense qu'il doit savoir quel mal je représente pour la planète si je ne maîtrise pas mes maudits pouvoirs, et par dessus tout, il doit également savoir ce que je vaux vraiment. Et pour ça, je me dois de le suivre partout où il ira. C'est lui, je pense, qui pourra m'apprendre ce que les livres ne m'apprend pas.
Au fur et à mesure que je courrai, les questions disparaissaient de mon esprit, je commençais à avoir réellement confiance en lui.
Je continuai donc à le suivre sans faire sortir de ma bouche le moindre son.

Il était incongru de lui poser des questions dans le grand état de flou qu'il subissait.
Je souris.
J'avais connu ça aussi.
Mareva m'apparaissait, mais faiblement. Tenter de la trouver ne vaut pas le coup je pense.
Nous filions toujours à travers la forêt.. Le Soleil commençait à apparaitre...
Nous n'avions plus trop de temps..
Soudain je le vis.
_Là ! criai-je.
Je lui montrai un arbre, banal en apparence.
Nous nous arrêtons.
J'appuie sur le noeud presque invisible, au milieu du tronc.
Il ne se passe rien.
Puis les contours de l'arbre deviennent flous, ses couleurs perdent de vivacité..
Jusqu'à ne devenir qu'un souvenir.
A la place, un petit-lutin.
En train de dormir sur la souche qui a remplacé l'arbre.
Je le réveille en le secouant.
Or, il n'est jamais bon de réveiller un lutin qui dort dans son arbre...

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